Alors que les vacances approchent, sont là et que tout se détend, on oublie tout, ou pas?
Et si l'été était aussi un moment pour voir les choses autrement?
Lorsque le tsunami de la phobie scolaire est entré dans ma famille, l’anxiété et le mal-être ne sont pas restés limités à mon enfant et à sa chambre. L’anxiété a gagné le salon, les chambres des sœurs, notre chambre de parents : Elle était partout !
De là, j'ai tiré une sorte de théorie, validée à ce jour par aucun thérapeute, mais qui sonne juste au sein de notre communauté de parents.
L’enfant se rend bien compte que sa mère et son père se sentent mal à cause de la situation, à cause de lui. Parfois, il y a des cris, des pétages de plombs, des phrases regrettées immédiatement, une inquiétude,
Les parents se sentent responsables du problème. « Qu’est-ce que j’ai fait, mal fait, pas fait, trop fait, pas assez fait ? »
Les mères culpabilisent. C’est le revers de la médaille de la responsabilité.
Les pères perdent la face. Dans le rôle de permettre la réussite de leurs enfants.
Du coup, l’enfant dit des phrases pour les rassurer.
« Maman, je te promets, lundi, j’y vais ». Et en n’y arrivant pas, il augmente son sentiment d’échec.
On voit bien qu'il y a une inversion ici: ce n'est pas aux enfants de rassurer les parents, c'est l'inverse qui devrait avoir lieu.
La situation semble sans issue. Il y a des "rechutes". Et cela augmente le sentiment d'inquiétude et de culpabilité des parents.
Et donc celui de l’enfant, qui souffre de créer de l’anxiété chez ses parents.
Les parents peuvent et doivent casser ce cercle vicieux. Je dirais même que c’est une clé essentielle du processus: Un parent qui surmonte son anxiété créera un exemple dont l’enfant se saisira pour surmonter la sienne.
Et si l'été était aussi un moment pour agir ?
Et voici le piège : se dire que les méthodes de gestion de l'anxiété sont faites pour ses enfants.
Je fais du yoga et dès mon premier cours, je dis à mon enfant : « tu devrais faire du yoga, ça me fait du bien »
Je fais une activité artistique qui me fait du bien. Je dis à mon enfant, qui aimait le dessin : « tu devrais te remettre au dessin, ça fait du bien »
Non ! En tous cas, pas comme cela.
L’idée est d’agir sur soi, non avec l’intention de changer l’autre, mais avec l’intention de se changer soi-même. Et ça change tout ! C'est l'intention qui compte ici.
Nous restons une influence majeure pour notre enfant. Il nous imite. Il nous voit agir dans une situation d’anxiété. Il va se mettre dans notre roue.
C’est cette confiance que l’action sur nous sera imitée qui amène le changement.
Je suis anxieux. J’agis sur moi.
Deux bénéfices :
1) l’anxiété diminue dans le salon
2) cela crée un exemple dont l’enfant va s’emparer mais pas forcément avec les mêmes outils !
Par exemple : le sport. Chacun le sien. Ou dans les méthodes un peu spirituelles, certains adorerons le yoga, d’autres le détesteront. Pareil pour la sophrologie, les exercices de respiration, la pratique artistique, la méditation, l’alignement cardiaque, etc.
L’intention est d’amener du calme en soi. Pour soi. Pas pour son enfant. Ni pour inciter même son enfant à pratiquer.
Cela ne peut venir que de manière secondaire. Le plus ce sera sur soi, le mieux ce sera transmis.
Chute et rechute...
Il y a forcément la peur que après les vacances, tout recommence, l'angoisse, les impossibilités à se lever le matin, à aller à l'école. Et après ce temps magique de pause des vacances, la peur de la rechute...
Et si, dans un sens, dans la phobie scolaire, il n'y avait pas de rechute? Et si c'était un apprentissage? D'ailleurs, dans l'apprentissage du vélo pour un enfant, pour une chute, on ne parle pas rechute. On dit bien que c'est le chemin vers l'autonomie.
Et si l'été était l'opportunité, pour nous parents, d'engager ce travail de fond? Un moment à mettre à profit, aussi pour engager cette démarche sur soi, pour soi. De vivre un rêve. D'aller marcher seul sur les chemins de Compostelle. Et puis, de se dire peut-être: et si tout cela était un chemin de croissance?
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