Au cours de mes (nombreuses) rencontres avec des experts de l’adolescence, il m’a été indiqué qu’avant 16 ou 17 ans, les jeunes ne sont pas capables de mettre des mots sur leur anxiété. Ils la subissent de plein fouet, comme une sensation anormale, très désagréable, à laquelle il convient de mettre fin au plus vite. Les enfants internalisent : effets physiologiques sur les centres nerveux, le ventre, la gorge, la capacité de penser. Sensation de vide, de perte, confondu avec une envie de mort. Besoin d’arrêter cela à court terme. Par le jeu vidéo, la scarification, l’alimentation, une plongée dans le virtuel, le shit, le porn, que sais-je.encore, ...
Je me demande quand même si c'est bien spécifique de l'enfance? Disons que non: "L’anxiété constitue la forme la plus courante des troubles mentaux et touche 12 % de la population dans les pays occidentaux"(1). (j'adore le 12% 🤣 - si on disait 100%, on serait plus juste, non?)
De cela, découlent deux grandes conséquences qui changent la vision du monde, pour toujours et à jamais, et qui nous entraînent vers l'infini et au-delà ...
Eckart Tolle nous apprend que le sens de la vie, c'est prendre conscience de ce vide qui est en nous, cette absence de forme (2). Or l'anxiété amène une sensation de vide. Existerait-il un lien entre le sens de la vie et l'anxiété? Est-ce que la fonction de l'anxiété serait de nous approcher du sens de la vie? L'enjeu serait-il de prendre conscience de l'anxiété au moment où nous la vivons, comme quelque chose qui nous approcherait du centre plutôt qu'elle nous en écarte (olé! - ça c'est une bonne blague 🤣)?
Eckart Tolle nous indique aussi que l'ego est ce qui nous éloigne de cette conscience de l'absence de forme (3). Toutes les tentatives pour nous faire éviter l'anxiété seraient donc ainsi des manifestations de l'ego. Les addictologues le répètent: l'ego, c'est ce temps qui ne passe pas, cette absence de connection à soi, qui est à la base de toutes les compulsions, de toutes les addictions (4).
L'anxiété étant décrite comme une peur irrationnelle, il y aurait quelque chose du sens de la vie dans cet irrationnel? Du sens dans l'irrationnel? Voilà donc que, non sans fierté, j'ai fait (ou au moins, approché) une démonstration presque mathématique. Mon prof de philo aurait été fier de moi, en tous cas un peu plus que quand je lui ai appris que j'avais eu 4/20 à l'épreuve du bac 🤪.
Mais si nous mettons cette démonstration en équation, nous constatons avec stupéfaction que: 1 (l'anxiété) + 1 (la fuite pour éviter cette sensation de vide) = zéro (l'ego qui prend le dessus et nous fait tourner en rond).
Ainsi donc le titre quelque peu mystérieux (irrationnel?) de ce post semble enfin prendre du sens. Ce faisant, nous avons fait, mine de rien, un petit tour dans le jardin d'eden de notre secret originel...
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