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C'est comment qu'on gère ?

  • Photo du rédacteur: Luc Mathis
    Luc Mathis
  • 22 mai 2022
  • 4 min de lecture

Dans ce post, je détaille 1) ce qu'est la phobie scolaire et 2) ma vision d'une solution possible. Cette vision est basée sur mon expérience et ce que j'ai cru comprendre.

On me dit souvent: il ne peut pas y avoir de solution générale, chaque situation est unique. Et s'il s'agissait là d'une attitude de protection? Pour éviter de se mettre en mouvement? Parce que se mettre en mouvement, c'est oser. Et oser, ça fait peur.

Dire que chaque situation est unique, c'est je crois se tromper sur ce qu'est l'unicité: Chaque enfant est unique (oui, bien sur) -> Cause de fond variées (bien que souvent les mêmes) -> réaction commune d'anxiété, de blocage anxieux généralisé (la réaction est remarquablement la même pour tous).

La proposition est bien sur de remonter le fil: de ce qui est le plus partagé vers ce qui est unique.


La phobie scolaire : De quoi s’agit-il ?


Les signes de la phobie scolaire – trouble anxieux généralisé - sont les signes ordinaires de la crise d’angoisse :

· Boule au ventre, nausées; diarrhée ou inconfort abdominal; envie de vomir

· Fatigue; troubles du sommeil;

· Sensation d’étouffement ou d’étranglement;

· Étourdissements, vertiges ou impression d’évanouissement imminent; maux de tête; sentiment d’irréalité et de perte de contrôle; difficulté à se concentrer ; sentiment d’inquiétude; peur de mourir.

· Tremblements ou secousses musculaires parfois généralisées à tout le corps; engourdissements ou picotements; serrements et douleurs à la poitrine; palpitations cardiaques ou accélération du rythme cardiaque; pression sanguine élevée;

· Transpiration excessive; bouffées de chaleur ou, au contraire, frissons;


Ils ont lieu en lien avec l’école : le matin en se préparant, sur le chemin de l’école, devant la grille, en cours, dans la cour d’école - et tendent à disparaître pendant les vacances ou si l’enfant est retiré de l’école.


La phobie scolaire,

1) ce n’est pas de la phobie : les enfants ont très envie d’aller à l’école, alors que pour les araignées ou autres serpents pour lesquels on peut développer une phobie, il n’y a pas de désir particulier d’aller les toucher :)

2) Ce n’est pas (que) scolaire – car oui, cela se passe à l’école, comme lieu de vie essentiel ; cependant, c’est bien une problématique d’interaction au monde.

Ce n’est pas la peur de l’école

C’est la peur de ce qui se passe à l’intérieur de l’école


C’est pour cela que les harcèlements et situations d’humiliation/rejet/mise à l'écart sont parmi les causes fréquentes de phobie scolaire – et c’est en ce sens que l’hypersensibilité est un facteur causal, car la perception de l’humiliation est plus forte si on est hypersensible.


Le sentiment d’humiliation ou de différence peut être lié à des troubles de l'attention, à des troubles dys, aux troubles du spectre autistique, au haut potentiel. L’anxiété peut aussi venir d’anxiété de performance.


Pour aller plus loin, voici un article complet publié par l’association Phobie scolaire : https://phobie-scolaire.org/wp-content/uploads/2020/01/201805-Stéréotypes-familiaux-et-prise-en-charge-phobie-scolaire.pdf


Notre proposition


Ce que nous proposons est extrêmement simple (au moins dans le principe) et est basé sur les neurosciences :


1. L’anxiété est une boucle réflexe logée dans notre cerveau limbique. Dérivée du réflexe de peur face à un danger et de la posture « fuite ou combat » (fight or flight). Efficace face au tigre à dents de sabre, elle devient inappropriée dans notre quotidien.

2. Notre approche est d’envoyer en retour au cerveau que le corps est relax.


3. Les 3 réactions du corps sont :

a. Respiration coupée, limitée à la partie supérieure (oppression, gorge serrée, sensation d’étouffement)

b. Contraction du corps et des muscles

c. Réactions au niveau de l’intestin (boule au ventre, envie vomir)


4. Les contre-mesures à ces réactions seront évidemment :

a. Respiration ample ; relaxation de l’axe parasympathique (sport intensité modéré)

b. Décontraction du corps (yoga, méditation , activité artistique)

c. Hygiène de l’intestin (entretien du microbiote par l’alimentation)


La deuxième partie de la proposition est souvent plus surprenante :

Appliquez cela à vous-même. Pas à votre enfant.


Voici pourquoi :

Le tsunami de la phobie scolaire crée une forte tension dans toute la famille

Si la maladie mentale n’est pas contagieuse, l’anxiété l’est…


Les enfants sentent bien qu’ils rendent leurs parents malheureux et anxieux. Cela crée en eux un sentiment de culpabilité en plus de leur anxiété.

Cette boucle de culpabilité renforce l’anxiété de votre enfant. Votre job est de la casser et de diminuer le niveau d’anxiété dans le salon, dans la maison.


Vous entendez souvent votre enfant essayer de vous rassurer « ça va aller, maman, je vais aller en cours ». Il s’agit d’une inversion des rôles – ce n’est pas aux enfants de rassurer les parents


Avant 16 ans, les ados ne savent pas mettre des mots sur l’anxiété. Ils sont envahis par un sentiment qu’ils associent avec une grande chute, une mort imminente. Vous avez accès à la boite à outils qu’ils n’ont pas : la verbalisation


Vous êtes le phare que va suivre votre enfant. Votre enfant va vous voir sortir de l’anxiété et va se mettre dans votre roue, avec ses moyens du bord.


En d’autres termes :

A vous de vous y frotter et de diminuer votre propre anxiété. C’est votre programme, votre feuille de route.


Dans mon prochain post, je vous décrirais mon experience personnelle.


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